Comment tenir le coup sans féculents et légumineuses, sans sel, sans aliments solides ? Après les 9 premiers jours décrits dans mon article précédent, j’ai encore passé par 4 paliers pour atteindre la journée de jeûne au 17ème jour de cure. Voici mon expérience.
Pour tenir bon dans les différentes étapes de la cure jusqu’à l’abstinence totale de nourriture, trois choses m’ont grandement aidée. La première, c’est l’utilisation de certains aliments que j’ai trouvés pour compenser ceux que je ne pouvais plus manger. Par exemple, la coriandre fraîche et le piment vert pour relever les plats sans sel. La deuxième, ce sont les pratiques méditatives proposées par la thérapeute qui sont venues combler le vide laissé par les aliments mis de côté. Finalement, il s’est avéré essentiel pour moi de maintenir un rythme. Il m’a donné la structure, l’orientation, la régularité. A cela, j’ajouterais que j’étais vraiment prête pour cette expérience. J’avais envie d’y aller, j’avais le soutien nécessaire pour le faire et j’étais très curieuse de ma réaction physique, énergétique et émotionnelle face à ce « vide ».
Trouver des aliments de substitution pendant la cure
A partir du 10ème jour de la cure alimentaire de polarity, on renonce aux féculents, aux légumineuses, au sel et au miel. Il ne reste que les fruits, les légumes, les oléagineux et les huiles végétales. On peut d’abord les manger cuits ou cru, puis uniquement cru, puis que sous forme de jus. Pour éviter trop de frustration, j’ai trouvé des aliments de substitution qui m’ont satisfaite au niveau du goût, de la texture ou simplement du geste. Voici quelques exemples qui ont fonctionné pour moi:
Décoction d’épices à la place du café
Étonnamment, le café ne m’a pas manqué. J’ai pris l’habitude de préparer 1L de décoction le matin avec des stimulants comme la réglisse et la cannelle. Ainsi, quand j’avais besoin d’une pause ou d’une boisson chaude, j’avais toujours cette boisson sous la main.
Compote de pomme & cannelle à la place de la tartine du matin
J’adore le pain et l’abandonner pendant plusieurs semaines n’a pas été facile. J’ai trouvé du réconfort dans ce petit déjeuner onctueux, réchauffant et naturellement sucré.
Huile de noix, ail et herbes aromatiques pour relever les légumes
Comment rendre un plat essentiellement composé de légumes cuits, sans sel et sans huile chauffée satisfaisant ? J’ai d’abord pensé à une soupe à la courge pour son côté réchauffant et onctueux. Grande erreur, je n’ai pas réussi à lui donner du goût. Ce qui a finalement marché pour moi : des morceaux de légumes cuits au four ou à la vapeur, arrosés d’une bonne huile végétale et des herbes aromatiques fraîches comme la coriandre et le basilic.
Banane ou avocat à la place des féculents
En temps normal, j’aime manger un morceau de pain avec mes repas ou parfois entre les repas. J’aime son goût légèrement salé et sa consistance. Pendant les dix jours de crudités, la banane et l’avocat m’ont offert leur texture plus ferme et onctueuse en remplacement des féculents.
Des fruits et légumes colorés et forts en goût pour satisfaire les sens
Pendant 4 jours, je n’ai bu que des jus de fruits et de légumes. Un sacré challenge. La couleur et le goût des jus ont été très importants. Les framboises locales ont été mes meilleures amies ainsi que la pomme et le concombre. Le fruit de la passion (un peu moins local) m’a également fait plaisir avec son goût intense et exotique.
La méditation comme nourriture immatérielle durant la cure
Durant la cure alimentaire de polarity, il est recommandé de réserver chaque jour un moment pour une méditation et de s’adonner à une petite pratique proposée par la thérapeute. J’ai aimé prendre ce temps en début d’après-midi ou de soirée. Il m’a permis de m’observer, de me calmer et de me recentrer. J’ai constaté que plus j’avançais dans la cure en direction du jeûne, plus ces moments de médiation devenaient importants. D’ailleurs la journée du jeûne a pris la forme d’une suite de diverses formes de méditations : méditation assise, en marchant, en musique. Comme si le vide laissé par le renoncement à la nourriture appelait cette pratique spirituelle.
La question du vide et de son acceptation au niveau de notre estomac et dans notre vie en général, a été magnifiquement thématisée dans le dernier chapitre du livre Manger en pleine conscience de Dr. Jan Chozen Bay. Elle parle de la 1ère des quatre Nobles Vérités du bouddhisme qui est celle de l’universalité de la souffrance. Une souffrance qui peut prendre la forme d’un sentiment persistant d’insatisfaction que nous essayons d’apaiser via différents remèdes dont la nourriture et la boisson. « Mais comme la véritable source de cette insatisfaction est spirituelle, son seul vrai remède ne peut-être que spirituel », écrit Jan Chozen Bay.
L’importance du rythme pendant la cure
Faire une cure alimentaire de polarity signifie accepter de lâcher ses habitudes, ses comportements automatiques, ses refuges. C’est accepter un mal-être momentané, un certain chaos. Dès le début de la cure, j’ai veillé à conserver le rythme des repas selon nos habitudes familiales. Jusqu’au jour de jeûne, j’ai gardé ces repères temporels qui m’ont aidé à garder le cap. Au rythme journalier des repas est venu s’ajouter le rythme des messages quotidiens envoyés par la thérapeute, des méditations et de la prise de notes dans mon journal alimentaire. Puis celui des séances hebdomadaires de soins énergétiques de polarity.
L’importance du rythme dans l’alimentation a été bien décrit par Petra Kühne dans un chapitre de son livre « Ernährung ». Elle explique le rôle de la rate dans le maintien de notre rythme interne ainsi que l’effet bénéfique de la régularité des repas pour l’organisme et la santé. Plus généralement, elle aborde le rôle de notre système rythmique qui, selon le concept de la tripartition physiologique de l’être humain, assure la polarité entre le système neuro-sensoriel et le système métabolico-moteur de notre organisme.
Conclusion
Cette première moitié de cure qui a abouti à la journée de jeûne a été une expérience très libératrice pour moi. J’ai pu identifier et commencer à abandonner des mécanismes limitants au niveau alimentaire et au-delà. De nouvelles idées me sont venues que j’ai hâte de réaliser. Maintenant, il me reste la deuxième partie de la cure, durant laquelle les aliments sont progressivement réintroduits. C’est le grand retour. Ce sera l’objet d’un troisième et dernier article au sujet de cette cure alimentaire de polarity. A découvrir bientôt !



