Les statistiques sont claires : plus on mange de produits animaux, plus notre impact environnemental et climatique est important. Alors devons-nous tous arrêter de manger de la viande ? Je pense que non mais alors pas n’importe quelle viande.
Consommation de viande et protection de la nature ne sont pas forcément opposés. Tout est dans la quantité et la qualité de la viande consommée. La Société Suisse de Nutrition recommande maximum 2-3 portions de viande par semaine, donc entre 200 et 360gr. Ensuite il faut veiller à choisir de la viande qui provient d’élevages respectueux des animaux et de la nature (ou de la chasse selon les contextes) qui ne contient pas d’additifs nuisibles à la santé comme les nitrites dans la charcuterie.
Viande blanche ou rouge ?
Le mot clef ici est variété. Aussi bien au niveau du type de viande que du morceau. La viande rouge (porc, bœuf, veau, cheval), riche en fer, est soupçonnée de favoriser le cancer du côlon via des composés chimiques produits à partir du fer. La viande transformée comme la charcuterie contenant des nitrites est carrément classée cancérigène pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CICR). Par ailleurs, les graisses animales favorisent l’inflammation dans le corps qui peut engendrer l’apparition de maladies rhumatismales mais aussi cardiaques ou cancéreuses. La viande rouge et surtout les viandes transformées sont donc à limiter et à choisir avec soin.
Choisir des élevages respectueux de l’animal
Le mode d’élevage a évidemment un grand impact sur la vie de l’animal, sur sa santé et son bien-être. Un animal élevé par une personne attentionnée, qui peut vivre au plus proche de ses comportements naturels se portera au mieux. Ma collègue et amie Martine Gerber, qui élève des moutons dans sa petite ferme Biomemey sur les hauteurs de la commune de Bex, parle magnifiquement de sa relation avec ses animaux dans l’émission passe-moi les jumelles. La viande d’un animal élevé dans le respect n’est pas la même que celle d’un animal issu d’un élevage intensif. Par exemple, la viande des animaux nourris à l’herbe contient davantage d’acide gras oméga 3 ce qui est favorable à la santé. La façon dont l’animal est tué joue également un rôle. Un abattage à la ferme est nettement moins stressant pour l’animal ce qui réduit le niveau de cortisol dans son sang et augmente la qualité de sa viande.
Des élevages respectueux de la nature
Élever des animaux dans le respect de la nature signifie avoir juste le bon nombre d’animaux par rapport aux surfaces à disposition afin de préserver la qualité de l’herbe, du sol et de l’eau. C’est aussi nourrir les animaux avec le moins possible d’aliments spécialement cultivés pour eux et importés de l’autre bout du monde. Une vache nourrie à l’herbe sera comblée ainsi que le pâturage qui gagnera en fertilité et en capacité de stockage du carbone. Le plus simple est de s’appuyer sur les labels comme Bio Suisse ou Demeter pour choisir une viande issue d’un élevage respectueux des animaux et de la nature ou d’acheter directement à la ferme.
Manger ou non de la viande est une décision personnelle qui doit correspondre à ses besoins et envies. Une alimentation végétarienne ou végan est plus exigeante pour l’organisme qui doit fournir plus de travail pour rester en bonne santé. Ce n’est pas pour tout le monde, même si c’est mieux pour l’environnement. Pour savoir si vous pouvez vivre sans viande, faites le test : arrêtez d’en manger pendant quelques semaines, par exemple dans le cadre d’une cure, et observez ce qui se passe. Je vais moi-même suivre une cure Polarity cet automne avec Zohra, une amie thérapeute qui pratique à Lonay.
